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Azur Cheval Nature
20 août 2007

Le cheval sans mors (les effets du mors)

D'après: http://www.equibonheur.com/cheval-naturel.php?menu=c 
Le cheval "naturellement" - Le cheval sans mors par Dr. Méd. Kai Stensrod



L’homme ne maîtrise pas la nature par force mais par compréhension.

                                          (J. Bronowsky, 1965)


 
 

Générale
La bouche du cheval est très sensible, et une pression sur la mandibule nue, derrière les canines et devant les molaires, est douloureux. De nos jours, on cherche de plus en plus à collaborer avec nos chevaux plutôt que de les subordonner totalement. On cherche même à les comprendre et à les chuchoter pour avoir leur avis sur le traitement qu’ils subissent. On recherche des selles sans arçon pour ne pas avoir des points de pression sur leur dos et on commence à comprendre les effets néfastes des fers à cheval. Il est alors extraordinaire qu’on utilise toujours l’instrument de torture qui est le mors dans la bouche du cheval. Sur ce point, nous continuons de communiquer avec le cheval par une méthode qui lui inflige beaucoup de douleur. Il est évident que le mors n’est pas du tout nécessaire pour communiquer avec le cheval, il n’est qu’un vestige hérité de coutumes anciennes, et ceci a été démontré par de nombreux entraîneurs de chevaux de pointe.

La conduite
Le cheval est un animal de fuite et il va courir pour échapper à la douleur, même l’anticipation de la douleur. Si la douleur persiste, ou même augmente quand le cavalier tire encore plus sur le mors, la douleur devient une panique qui à son tour fait que le cheval s’emballe. Le cheval est maintenant aveuglé de peur et n’a que la fuite en tête. En tant que cavalier on est dans une situation de danger grave.

Effets sur la bouche
Le mors repose sur la mandibule. Cette mandibule est recouverte de, et dépend pour son alimentation de son périoste, une couche tissulaire très fine qui accommode des vaisseaux sanguins et des nerfs. Il est ensuite couvert de la muqueuse buccale, un tissu très sensitif de 2 mm d’épaisseur. La pression exercée par le mors varie avec le type de mors et la force appliquée par le cavalier ou le meneur. Le mors comprime alors la muqueuse buccale et le périoste, ce qui oblitère les vaisseaux sanguins et donne des inflammations. Ces périostites entraînent à son tour des ossifications sur le bord supérieur de la mandibule. Le nerf mandibulaire sort de l’os à cet endroit. Il conduit les sensations de la mandibule, de la lèvre inférieure et de la joue.

Effets sur la tenue et la fonction locomotrice
On peut dire que le cheval avec mors est un « boiteux de bouche ». Il essaie d’éviter la douleur et adapte une position non physiologique de la tête, ainsi que des mouvements divers pour échapper aux douleurs. Il y a un rétrécissement par réflexe des voies respiratoires supérieures, ce qui diminue le transport d’oxygène dans les poumons, et par conséquence diminue l’oxygénation du sang. Le cheval se fatigue plus vite, et des accidents sont plus fréquents. Une performance maximale du corps n’est pas possible à cause d’un métabolisme réduit.

Effets sur la fonction respiratoire
Le cheval avec mors essaie de se débarrasser de ce corps étranger et il produit de la salive par réflexe. Sa respiration est handicapée à cause du conflit des réflexes « avaler » et « respirer », puisque le larynx est à moitié fermé. L’air utilisé est retenu dans les poumons, et la rétention de CO2 donne une acidification du sang avec des conséquences métaboliques correspondantes. Le pharynx représente le passage entre la cavité buccale et l’œsophage mais l’endroit est aussi à considérer comme la division en voie respiratoire et voie digestive. A ce niveau il y a des réflexes qui ferment la voie digestive ou la voie respiratoire dépendant de la fonction demandée. S’il y a de la nourriture (ou autre chose comme un mors) dans la bouche, le réflexe d’avaler se prépare et la respiration est interrompue dans les voies respiratoires profondes. Si par contre l’animal est en mouvement et a besoin de beaucoup d’oxygène, la salivation et le réflexe d’avaler sont arrêtées et les voies respiratoires sont libres et élargies. La nature n’a pas prévu de manger en simultané avec des mouvements rapides. Si l’animal a quelque chose dans la bouche, sa physiologie le veut au calme sans aucune raison de courir, avec une respiration petite et calme, et avec la production de salive pour une digestion optimale. C’est de tromper les nerfs et les réflexes d’un animal que de lui mettre quelque chose dans la bouche et de lui demander de faire en même temps des mouvements.

Effets sur les dents et le système digestif
Le cheval essaie d’éviter la douleur causée par le mors. Il utilise ses muscles pour tirer la mâchoire inférieure vers l’arrière. Les dernières molaires inférieures sont alors moins usées et ils endommagent la muqueuse de la mâchoire supérieure. C’est à la fois la conséquence d’une mastication tête haute et un retirement de la mâchoire inférieure vers l’arrière pour éviter la pression douloureuse du mors. Les dents doivent alors être revues et limées fréquemment, mais comme elles ont une croissance limitée, il se peut que le cheval n’ait plus de molaires et qu’il ne peut plus se nourrir avec sa nourriture de base, à savoir l’herbe et le foin. Si les animaux ne paîtront pas ils n’usent pas leurs incisives, elles deviendront trop longues donnant moins de friction et moins de résistance pour les molaires, qui elles poussent plus vite. La mâchoire est pressée vers le dehors, l’articulation des mâchoires commence à faire mal et le processus de mastication normal n’est guère plus possible. On peut facilement prévenir les problèmes dentaires des chevaux en les donnant à manger au ras du sol, en les faisant paître et les monter sans mors. Les animaux vivant libres dans la nature n’ont pas de tels problèmes, c’est-à-dire que c’est les humains qui leurs causent ces supplices non nécessaires.

Alors, est-ce plus sûr de monter à cheval avec mors que sans mors ?
Non, au contraire ! Toute restriction de sa liberté d’action et toute douleur augmente sa tendance à la fuite. En plus, le mors est une fausse sécurité, car tout effet de control qu’on croit avoir sur l’animal peut être annulé en un instant par le cheval qui prend le mors entre ses dents. En conséquence, de monter avec mors est plus dangereux que de monter sans mors.



Bibliographie :
Cook, W. Robert et Strasser, Hiltrud : Metal in the mouth. The abusive effect of bitted bridles, Kells, Qualicum Beach, BC, 2003 Strasser, Hiltrud : Manuel d’orthopédie des sabots du cheval, Kwasten, Fumel, 2005




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