Haltes aux idées reçues sur le bien-être du cheval
D'après: http://www.equibonheur.com/cheval-naturel.php?menu=b
Beaucoup ce que vous allez lire sur ce site est contradictoire à
l’opinion générale. Les raisons : faire ce que font les autres sans
savoir pourquoi, anthropomorphismes, connaissances lancunaires ou
incomplètes
Il y a quelques années, à titre expérimental, des scientifiques ont
enfermé des singes dans une cage. Des friandises étaient régulièrement
offertes aux singes via 2 guichets, mais le moment où un singe en
acceptait une du guichet droit, ils étaient tous aspergés d’eau d’une
installation dans une cage. Les singes détestant profondément l’eau,
très vite ils n’acceptaient plus rien du guichet droit. A partir de ce
moment, l’arroseur n’était plus jamais utilisé.
Après un moment un singe du groupe était remplacé par un autre.
Celui-ci ne savait bien sûr rien des arroseurs mais dès qu’il voulait
prendre une banane du guichet droit, les autres singes se mettaient à
hurler et empêchaient le nouveau singe de prendre quelque chose du
guichet droit. Le nouveau singe apprenait très vite qu’accepter quelque
chose du guichet droit provoquait des réactions furieuses chez ses
congénères et n’acceptait les friandises que du guichet gauche.
De nouveau un singe était remplacé et tout le groupe collaborait de
nouveau à apprendre le nouveau singe de ne rien accepter du guichet
droit. Il était toutefois remarquable que le précédent nouveau singe,
qui n’a jamais été aspergé d’eau, se mettait à hurler aussi
fanatiquement que les autres.
Plus de singes étaient remplacés jusqu’à il n’en restait aucun qui
avait réellement vu les arroseurs en fonction. Toutefois, le groupe
continuait à hurler quand un singe voulait prendre une friandise du
guichet droit, mais aucun ne savait pourquoi.
Les singes maintenaient une règle complètement inutile. La question est
bien sûr si nous, les humains, appliquent également de tels règles
absurdes. Ou si nous aussi nous acceptons des histoires que tout le
monde raconte mais qui ne sont pas basées sur des données réelles.
On ne monte pas du côté droit du cheval
Tout le monde est prêt à vous dire qu’on monte à gauche, mais très peu
de gens savent pourquoi. Les vieux « singes » étaient les chevaliers et
les soldats qui avaient un sabre à leur gauche et qui NE POUVAIENT PAS
monter à droite. Tous ces vieux singes n’existent plus, mais les
nouveaux singes continuent à hurler si quelqu’un veut monter à droite,
sans savoir pourquoi. Une règle absolument inutile.
Anthropomorphismes = attribuer des caractéristiques humaines à un animal
Un cheval doit se reposer la nuit, n’est-ce pas ?
Les humains sont des créatures avec un rythme fixe de sommeil et de
veille. Nos capacités mentaux, notre métabolisme et nos besoins
indiquent indéniablement que nous avons des périodes fixes de veille et
des périodes fixes de sommeil. Donc on pense que le cheval doit aussi
se reposer la nuit. ERREUR ! Les chevaux dorment entre-temps et la plupart du temps debout et ne font pas la différence entre le jour et la nuit.
Un cheval se repose le mieux dans un box, n’est-ce pas ?
Les humains sont des habitants de caverne. Pour notre repos nous nous
retirons dans une maison. Pas les chevaux. Eux sont des animaux des
grandes espaces. Comme ça ils remarquent le danger de loin et ils
peuvent s’enfuir de suite si nécessaire.
Un cheval a besoin des heures de repas fixes et dans un mangeoire, n’est-ce pas ?
Le système digestif humain fonctionne le mieux avec des heures de repas
fixes. Les chevaux par contre mangent toute la journée, la nuit
inclusif. Un estomac vide n’est pas naturel pour un cheval, ni de
manger un grand tas de nourriture. Cela va de soi qu’on peut
« conditionner » un cheval à des heures fixes, mais c’est tout au moins
naturel.
Aussi tout son système digestif est fait pour que la nourriture monte
(ils broutent …). Manger en hauteur provoque des troubles digestifs et
une usure des dents précoces.
Au secours, mon cheval a froid !
Vous avez probablement vu trembler votre cheval. Tout d’abord : pas de
panique ! Trembler est une manière normale et efficace pour produire de
la chaleur. Chez l’humain le fait de trembler est le dernier stade
avant la surfusion et c’est pour ça qu’on le trouve tellement alarmant.
Fort probable que votre cheval tremble en octobre/novembre, pendant les
premiers jours froids et humides. Ne mettez surtout pas de couverture !
Il est nécessaire que votre cheval a froid en cette période. C’est ce
froid qui incite la production de son poil d’hiver et est nécessaire
pour transférer son métabolisme en « position d’hiver ».
Si votre cheval a néanmoins froid pendant l’hiver, regardez plutôt son alimentation.
L’énorme appareil digestif du cheval est la source la plus importante
de chaleur. En digérant du foin beaucoup de chaleur se produit. Par
contre, très peu d’effort est nécessaire pour la digestion d’aliments
concentrés et donc très peu de chaleur est produit.
Transpirer, dangereux ou pas ?
Que les chevaux attrapent froid quand on les met au pré en transpirant, est un préjugé qui a la vie dure.
Contrairement aux humains chez qui la peau sèche par évaporation, la
peau du cheval sèche par le fonctionnement capillaire du poil, qui
asperge la transpiration (donc sans refroidissement !) et la
transpiration s’évapore à l’extérieure du poil.
Le fait que les chevaux peuvent transpirer n’est pas si évident. La
plupart des animaux ne transpirent pas (chiens, chats, lapins …).
Manifestement le cheval a spécialement évolué pour pouvoir transpirer
et il est donc assez curieux de supposer qu’il ne le supporterait pas.
Voilà ce que dit Dr. Strasser sur la température centrale d’un cheval dans son livre
Un sabot sain pour une vie saine
traduit en français par Dr. Méd. Kai Stensrod et Dr. Méd. Vét. Gregory Ghyoros Editions Kwaste
Dans l’environnement naturel, la température centrale d’un cheval
descend rarement trop bas. Le rhume est inconnu chez les chevaux vivant
en nature.
En pension conventionnelle, la température ambiante varie brusquement. L’enfermement :
Les chevaux gardés dans des boxes ou stalle clos vivent dans un
environnement de température plus ou moins constant. Ils ne profitent
pas de stimuli que représentent les fluctuations de température pour
déclencher leurs systèmes de régulations thermiques. Ils n’auront pas
l’occasion d’exercer leurs muscles responsables de l’hérissement de ses
poils, de dilater ou rétrécir les vaisseaux sanguins de la peau, ou
même activer les glandes sudoripares. Si ce manque d’exercice est
prolongé, les muscles s’atrophient et perdent leur faculté de
fonctionner efficacement. Les trois mécanismes thermorégulateurs
musculodépendants vont faire défaut, laissant le cheval sans
possibilité de régulariser sa température interne.
1er exemple : le cas extrême du cheval vivant dans une grange, il est
monté une ou deux fois par semaine dans une arène couverte, attenante à
la grange. Un beau jour d’hiver, il est sorti pour une randonnée. Cet
animal est alors confronté à un changement soudain de température
ambiante de 20° à 30°. Les muscles responsables de la thermorégulation
ne sont pas entraînés et ne fonctionnent pas proprement. La température
centrale de l’animal n’est pas corrigée aussi vite et aussi bien que
voulu. Elle va descendre et rester trop bas pendant un bon bout de
temps. Avec une température centrale trop basse (ou trop élevée), les
processus biochimiques des cellules, dont la vie dépend, sont
perturbés. Si, par exemple, la production des leucocytes responsables
de la lutte contre les infections est affectée, cela va donner un
dysfonctionnement de ce système de défense. Même partiel, il laisse la
porte ouverte aux germes et virus provoquant maladie ou infection.
2ième exemple : le poulain né au box qui, à cause du « mauvais temps »,
est gardé à l’intérieur pendant une ou deux semaines, parfois avec une
couverture. Cet animal ne recevra pas de stimuli sensoriels pour
apprendre à la peau de réagir contre le chaud ou le froid. Ses
mécanismes thermorégulateurs ne se développent pas comme ils devraient,
et son corps n’apprend pas à se défendre contre les variations de
température. Même des petites baisses de température vont le refroidir,
les processus biochimiques ne fonctionnent pas comme il faudrait. Le
système immunitaire vulnérabilisé ne marche pas et ne peut pas produire
de défense. Le poulain est alors laissé extrêmement vulnérable aux
rhumes et aux autres maladies, ce qui est souvent présenté comme
« preuve » que l’on n’aurait pas dû sortir le poulain par ce temps
froid. Il n’y a pas besoin de températures extrêmes pour arriver à un
déséquilibre des températures centrales chez un cheval privé de son
environnement naturel.
3ième exemple : un cheval en sueur est mis au box. Le manque de
mouvement d’air fait que le refroidissement prend plus de temps que
dans un environnement naturel. Le cheval va transpirer longtemps. L’air
qui entoure le cheval devient saturé d’humidité par ce même manque de
courant d’air, et le séchage va prendre plus de temps. Le cheval se
refroidit, laissant la porte ouverte à des infections ou d’autres
maladies.
Les couvertures :
Le cheval possède une isolation cutanée suffisante pour résister à
quasiment toute température. Par contre, si l’on met une couverture, il
est impossible pour le cheval de soulever et d’utiliser l’activité de
ses poils pour rester chaud. Les couvertures s’opposent en plus à la
formation d’une robe d’hiver, et le cheval ainsi traité n’est pas
préparé pour les températures basses.
Quand le cheval marche, l’activité des muscles génère de la chaleur
qu’il faut dissiper. Le mouvement de l’air sur sa robe est essentiel.
Quand le cheval est couvert, la conduction de la chaleur par l’air en
mouvement ne se fait pas. Même en hiver, et même avec des travaux
modérés, on peut voir que le cheval « surchauffe » sous sa couverture.
On voit souvent les gens couvrir un cheval en sueur. La transpiration
qui devrait s’effectuer par les mouvements d’air est maintenant piégée
sous la couverture. Sans courant d’air, l’espace entre les poils
restera humide. Le cheval mettra plus de temps pour sécher, et la
température interne de l’animal tombe trop bas.
Si on couvre un animal transporté dans un van, on laisse normalement
libres les jambes postérieures, notamment des deux cotés de la queue ou
l’on trouve le trajet du nerf sciatique. L’abdomen est aussi exposé. Si
le cheval a besoin de réchauffer une partie de son corps, il doit
chauffer le corps tout entier. Cela veut dire que, pour chauffer son
abdomen et ses postérieurs, le cheval va réchauffer la totalité de son
corps. Les endroits couverts deviennent trop chauds, ce qui entraîne la
transpiration. Elle est visible sous la couverture où il n’y a pas de
courant d’air pour évacuer l’humidité. Les endroits froids deviennent
encore plus froids. La conclusion est qu’une couverture prive le cheval
de son système thermorégulateur vital et hautement performant dans tous
les cas de figure.
Coupe des poils et rasage :
Ils déprécient également l’habilité du cheval à réguler sa température
centrale. Sans son sous-poil, le cheval ne peut augmenter l’isolation
en dressant ses poils. C’est particulièrement nuisible quand une partie
du cheval a été rasé. Ou bien les parties rasées sont trop froides, ou
bien les parties non rasées sont trop chaudes.
Résumé :
Il est important pour la santé du cheval qu’il soit constamment exposé à un environnement naturel.
L’enfermement avec des températures quasi-constantes et le manque de
courant d’air, les couvertures qui s’opposent à la fonction musculaire
de la peau et qui créent des différences thermiques autour du cheval et
les rasages détruisent tous, la thermorégulation normale du cheval.
Trois des quatre mécanismes thermorégulatoires de la peau dépendent de
l’action musculaire. Comme tout muscle, ceux-là, aussi, ont besoin de
stimulation et d’entraînement pour bien fonctionner.
On ne devrait pas saboter cette merveilleuse régulation. L’homme est
incapable de juger la thermorégulation d’un cheval, et ne devrait pas
s’immiscer, qu’importent ses bonnes intentions.